Après une saison impressionnante tant au niveau des résultats que du jeu proposé, le RC Lens entame cette saison avec un nouveau rôle d’outsider à l’Europe. Sans bouleversement trop conséquents dans l’effectif et avec un coach toujours aussi prometteur, retour sur les ambitions que peuvent nourrir les Sang et Or cette saison.

REVUE D’EFFECTIF : MEET THE WOOH
Véritable vent de fraîcheur en Ligue 1 la saison dernière, les lensois peuvent s’imaginer réitérer une saison toute aussi intéressante en ce nouvel exercice qui débute dès vendredi. Si l’excellent Loïc Badé, pièce maitresse de la défense lensoise, est parti rejoindre le Stade Rennais contre un chèque conséquent cet été (aux alentous des 18M), il a numériquement été remplacé par Cristopher Wooh. Du haut de ses 19 ans, le jeune défenseur central fraîchement arrivé de Nancy ne compte que 7 titularisations dans le monde professionnel à ce jour. Mais en ayant réussi à s’imposer comme un réel titulaire en fin de saison dernière, Wooh a su montrer qu’il était capable d’évoluer à un niveau plus élevé que celui de la Ligue 2. Dans la lignée de l’arrivée de Loïc Badé en provenance du Havre l’an dernier, Lens continue à miser intelligemment et à moindre coût sur la jeunesse. Du côté des départs il faut également noter l’imbroglio autour du cas Arnaud Kalimuendo dont l’option d’achat a été levée par le RC Lens. Malgré tout Kalimuendo reviendra dans son club formateur, le PSG, qui a activé une contre-clause pour rapatrier son joueur en l’échange de quelques millions supplémentaires. A part ça (petit jean, haut du barça), rien de particulièrement notable si ce n’est le départ libre de joueurs sans grand avenir au sein de l’effectif à l’image de Tony Mauricio ou encore Cheick Traoré. Au niveau des arrivées, les options d’achat de Gaël Kakuta et Wuilker Fariñez ont été définitivement levées. Le premier permet d’assurer certaines certitudes pour encore au moins une ou deux saisons, le second est un bon investissement sur l’avenir, preuves du recrutement malin des lensois ces dernières années. Ajoutez à cela le retour de Wesley Saïd en Ligue 1 qui sera sans aucun doute un joueur intéressant pour la rotation, tout comme son coéquipier à Toulouse Deiver Machado arrivé pour compenser la retour de prêt à Toulouse d’Issiaga Sylla. Comme le mercato est encore long tout peu encore se passer, Franck Haise assure d’ailleurs que le club s’active sur certains profils, on peut s’imaginer que le club cherchera à remplacer Arnaud Kalimuendo notamment. A l’inverse les cadres de l’équipe ne devraient pas bouger cet été et seuls des joueurs (très) moyen à l’image de Florian Sotoca sont encore susceptibles de quitter le bercail lensois.
Alors comment juger l’effectif lensois à l’instant T ? Au poste de gardien de but, l’emblématique Jean-Louis Leca devrait effectuer une dernière saison en tant que n°1 lensois avant de tranquillement laisser sa place au très talentueux gardien vénézuelien, Wuilker Fariñez. Pour ce qui est des défenseurs centraux, 3 joueurs se dégagent clairement : l’indéboulonnable Jonathan Gradit n’est pas le plus talentueux mais on le verra plus tard, est essentiel au jeu de Haise. Cristopher Wooh lui devrait réussir à s’imposer assez rapidement comme le prouvent les amicaux (il est d’ailleurs buteur contre Udinese), et s’il revient en jambes Facundo Medina devrait lui aussi réussir à devenir un joueur important de l’effectif. Pour ce qui est du banc, on devrait y retrouver des joueurs d’expérience à l’image de l’international cap-verdien Steven Fortes, ou encore Massadio Haidara qui est capable d’évoluer à gauche comme dans l’axe. Il sera également intéressant de voir si le jeune Adrien Louveau sera capable de se frayer une place au sein de cette équipe. Côté droit de cette défense à 5 façon Haise, on devrait logiquement retrouver l’excellent Jonathan Clauss. Arrivé de Bielefeld le latéral français a démontré toute la qualité offensive qu’il apporte sur son côté, même s’il est parfois plus en difficulté défensivement. En guise de doublure, les lensois devront recruter puisque le très limité Clément Michelin vient de faire ses valises du côté de l’AEK Athènes. Le côté gauche est sans doute le cas le plus épineux, l’an dernier Issiaga Sylla, Massadio Haidara et Ismaël Boura se sont sensiblement partagés le même temps de jeu. Comme un Toulousain en cache un autre, Machado a remplacé Sylla mais l’équation reste sensiblement la même. Sur les derniers amicaux la tendance Boura semble se dégager, c’est d’ailleurs lui qui semblait le plus intéressant la saison dernière mais nul doute que rien n’est joué cette saison à ce poste. Pas besoin de traîner outre mesure sur le milieu qui est le secteur fort des lensois. Avec Seko Fofana, Cheick Doucouré et Gaël Kakuta, Lens tient 3 excellents joueurs de ballons qui sauf pour souffler, ne devraient pas bouger de ce tandem impressionnant de qualité technique. Le capitaine Cahuzac lui fera comme à son habitude quelques matchs et entrées en jeu. Enfin, le secteur offensif zst sans doute le plus gros chantier lensois actuellement. Il faudra 2 attaquants de pointe pour compléter ce 3-5-2 cher à Franck Haise et plusieurs joueurs y prétendent. On devrait cependant voir l’excellent Ignatius Ganago assurer l’un de ces deux postes tandis que la deuxième place devrait se joueur entre le pénible Florian Sotoca et Simon Banza. Corentin Jean semble lui écarté des débats tandis qu’il est sans doute trop tôt pour Wesley Saïd. Il faut également noter dans le secteur offensif lensois la présence du très intéressant David Pereira da Costa qui devrait lui aussi réussir à gratter du temps de jeu.

SEKO FOFANA, LE VÉRITABLE FER DE LENS
Après s’être intéressés à l’effectif lensois, regardons maintenant de plus près son entraîneur et les idées qu’il propose. Disciple de Christian Gourcuff dont les idées ont fortement inspiré le centre de formation lorientais dirigé pendant 2 ans par Haise, l’entraîneur lensois utilise les préceptes de son mentor d’une manière que l’on pourrait qualifier de plus « moderne ». Des latéraux très offensifs, un pressing incessant et une défense qui aime le risque balle au pied, voici grossièrement la formule Haise. Si on rentre un peu plus dans le détail, parlons tout d’abord du rôle qu’ont les défenseurs centraux. Ces derniers ont pour consigne en phase de possession d’être la rampe de lancement des offensives lensoises, Badé en était sûrement le meilleur exemple mais Gradit et Medina ne font pas tâche non plus, on remarque d’ailleurs que Gradit et Badé sont les joueurs portant le plus la balle du championnat sur l’exercice précédent. Si les prises de risques des lensois sont parfois punies à l’image de Facundo Medina contre le PSG, on retiendra avant tout leur volonté de ressortir proprement. Deuxième constante de l’équation de jeu lensoise, l’apport offensif latéraux. On va surtout cibler Jonathan Clauss qui est vraiment la référence pour cette idée, mais il se passe exactement la même chose côté gauche. Si Clauss impressionne tant c’est avant tout pour son rôle offensif. Il a pratiquement le rôle d’un ailier lorsque les lensois ont le ballon, bon centreur, bon dribbleur, mais surtout très intelligent à l’approche de la surface, il est le point de relais parfait pour Gael Kakuta et ses deux compères de l’attaque. Enfin ce qui caractérise avant tout le jeu lensois, c’est son pressing infernal. Très bien organisé bien que parfois trop agressif (comme le témoigne d’ailleurs le nombre de fautes concédées par les Sang et Or – 545, 1ère équipe de L1), le pressing lensois résulte d’une équipe bien organisée et solidaire. Encore une fois on ne peut que féliciter Haise. Si l’on devait trouver un défaut à cette équipe lensoise ça serait probablement sa difficulté à s’adapter à l’adversaire lorsque le jeu le demande, en première mi-temps du match aller contre Lyon par exemple, cependant un cas bien rare donc loin d’être un problème constant pour cette équipe.
Mais dans ce collectif bien huilé, un nom ressort en particulier : celui de Seko Fofana. Devenu la recrue la plus chère de l’histoire du RC Lens l’été dernier en arrivant d’Udinese contre un chèque de 10M d’euros, l’international ivoirien aura vite fait taire les critiques naissantes à son arrivée légèrement hors de forme. Un volume de jeu impressionnant au milieu de terrain, une vision du jeu assez impressionnante et surtout une qualité technique extraordinaire, difficile de ne pas apprécier celui qui mérite d’être nommé parmi les meilleurs milieux de notre championnat. Positionné sur le papier dans une sorte de double pivot aux côtés du jeune mais tout aussi impressionnant Cheick Doucouré, Fofana n’hésite pas à se projeter pour apporter un surnombre offensif ou réussir à créer un décalage. Il est également capable de coups de génie dont lui seul a le secret, à l’image de son but contre Strasbourg. Dans le profil de joueur on pourrait le comparer à Tanguy Ndombele. On pourrait également citer Gaël Kakuta qui a longtemps été le dépositaire du jeu lensois en première partie de saison, mais aujourd’hui Fofana est bien le facteur X du RC Lens. Enfin c’est sans doute plus personnel mais je repose beaucoup d’espoirs sur l’immense Ganagol qui, s’il est épargné par les blessures, a tout pour être la bonne surprise lensoise cette saison à l’image de son début de saison en trombe l’an dernier.
Avec un coach ambitieux et rafraîchissant auquel il faut ajouter un effectif plus qu’intéressant, le RC Lens a de quoi recréer la surprise cette saison et pourquoi pas… accrocher l’Europe.